Estimation tableaux, dessins, sculptures, objets d'art
L'estimation, une phase délicate pour la vente ou l'achat de tableaux, dessins, sculptures, objets d'art...
Après la phase d'expertise qui permet d'établir la qualité du tableau ou de l'œuvre quelle qu'elle soit (meuble, sculpture, dessin, porcelaine, objet d'art, objet de décoration ...), l'estimation consiste à fixer une évaluation destinée à donner un prix. Elle varie en fonction du cadre dans lequel elle s'inscrit : en vue de vente aux enchères, en vue de vente de gré à gré ou en vue d'assurance.
L'estimation en vue de vente aux enchères est la plus basse car elle est destinée à être attractive pour les acheteurs potentiels.
L'estimation en vue de vente de gré à gré est la plus proche du prix juste. Elle laisse la place à une négociation raisonnable.
L'estimation en vue d'assurance, ou de remplacement, est la plus élevée car elle vise à pouvoir remplacer le bien volé ou détruit, cela le plus rapidement possible, sans que l'assuré doive attendre de faire "une affaire".
Les composantes de l'estimation d'un tableau
Que ce soit une peinture, un dessin, une aquarelle, un pastel, une gouache, une lithographie ou une gravure, l'estimation prend en compte :
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Un tableau : un artiste ou une école
L'origine de l'œuvre : il s'agit de son auteur (certain ou potentiel dans le cas d'une attribution) ou de l'atelier qui l'a produite, ou le pays (ou l'école : française, anglaise, flamande espagnole ...) et l'époque où elle a été faite. Bien entendu, plus l'identification est précise, plus l'estimation sera sûre. Dans le cas de la signature d'un artiste ou d'une attribution, elle sera d'autant plus élevée que la notoriété de l'artiste est importante.
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Un paysage plutôt qu'un naufrage
Le sujet : plus il est agréable, plus l'estimation sera conséquente. Les sujets religieux et mythologiques nécessitent une interprétation qui peut freiner les acheteurs potentiels. Dans le cas d'un portrait, l'estimation prendra en compte le fait d'avoir un modèle identifié, ou une jolie demoiselle plutôt qu'une dame âgée ou un austère magistrat. De même, un paysage connu bénéficiera d'une estimation plus soutenue qu'un paysage anonyme.
Son traitement : même les très bons peintres peuvent faire de mauvais tableaux ! La signature seule et le sujet ne suffisent pas à assurer un prix élevé. Il faut que la manière dont l'artiste a traité son tableau soit conforme à celle qui a fait sa réputation. Un tableau de jeunesse de Monet copiant une œuvre classique ne vaut pas le prix d'un paysage pleinement impressionniste. Il faut dans tous les cas que l'on puisse reconnaître la "patte" du maître.
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Petit, moyen ou grand format ?
La taille : un tableau d'une bonne taille vaudra potentiellement davantage qu'un petit format. Attention cependant, un format monumental, toujours plus difficile à placer dans un intérieur, ne vaudra proportionnellement pas autant qu'une toile ou qu'un panneau d'un format moyen qui trouvera aisément sa place sur un mur.
L'état : il est déterminant. L'œuvre doit être en bonne condition de conservation, le support (toile, panneau, carton etc) comme la couche picturale. Un tableau peut-être rendu difficilement lisible du seul fait de la crasse qui s'est accumulée à sa surface. Il est facile de le faire nettoyer. Si par contre le manque de lisibilité est dû à une altération de la couche picturale, le tableau peut perdre une grande partie de son prix. En règle générale, il doit avoir subi le moins de restaurations possibles, ou alors légères, pour pouvoir justifier d'une estimation élevée. L'idéal est un tableau n'ayant jamais été restauré, ce qui laissera le loisir à l'acheteur de mener la restauration conformément aux règles déontologiques qu'il s'est fixées.